Morgane Quetier : "L’experte c’est moi, et je dois le prouver"

Morgane Quetier : "L’experte c’est moi, et je dois le prouver"
Morgane Quetier - Lyon Femmes

La jeune Lyonnaise est devenue l’un des visages de l’esthétique automobile en France.    

À 27 ans, Morgane Quetier s’impose comme une référence dans le covering, en relookant des voitures. Un savoir-faire que la lyonnaise partage au quotidien sur son compte TikTok, suivi par près de 600 000 abonnés.

Rencontre avec une jeune femme inspirante, qui a réussi à se faire une place dans un milieu d’homme.

Une chose est sûre, vous n’avez pas peur des défis. Comment est née cette passion pour le covering ?

Je viens d’un master marketing et communication. On s’est lancé avec Kevin, mon associé. À la base, c’est un basketteur professionnel. Il voulait une transition pour après, et il était passionné de voiture. C’est là qu’on est tombé sur l’esthétique automobile. On ne connaissait pas du tout, ça nous a plu. J’ai toujours voulu être mon propre patron, mais pas du tout dans ce domaine-là ! J’avais tellement d’idée que je n’arrivais pas à me décider. C’était un peu par hasard, et je suis vraiment en plein dedans !

C’est quoi exactement, le covering ? Quelles sont les tendances actuelles ?

Ça permet de personnaliser sa voiture. On va appliquer un film adhésif sur la carrosserie d’origine, sans toucher à la peinture. Le covering, c’est vraiment se faire plaisir. Par exemple, j’ai du rouge à lèvre aujourd’hui, demain je n’ai pas envie de l’avoir donc je vais l’enlever… Souvent, les clients ont une couleur, ils ont dû commander en noir par défaut à cause des délais improbables de livraison. Et ils vont opter se faire plaisir avec un covering. Si dans deux ans ils en ont marre, ils l’enlèvent et dessous c’est comme neuf. La mode qui a toujours été là c’est le noir ou le gris satiné.

Crédit - Lyon Femmes

Quel est le projet le plus fou que vous ayez réalisé jusqu’à présent, le plus insolite ?

Les Lyonnais ne sont pas très foufous … on est assez sobre. Mais on a déjà fait une voiture or, vraiment on la voit passer ! Ou alors des designs un peu particuliers, comme pour le salon de l’auto où on avait fait un décor un peu psychédélique pour une mini. Je n’aime pas reproduire ce qui existe déjà, les clients se laissent quand même conseiller. On réfléchit ensemble, c’est une co-construction.

L’automobile est un milieu d’homme. Comment êtes-vous arrivée à vous démarquer et à gagner la confiance des professionnels de ce secteur ?

À l’origine, mon plus gros combat ce n’est pas les hommes, mais c’est moi-même. En tant que femme, on manque beaucoup de confiance en nous, on se met beaucoup de limites en se disant qu’on n’a pas sa place, que l’on n’est pas légitime. On attend toujours d’avoir 100% des compétences pour se lancer alors qu’un homme ne se pose pas la question. J’ai du vraiment me battre avec moi-même, et être à l’aise avec qui j’étais. Je me suis rendu compte que quand les clients arrivaient, comme je ne me sentais pas à l’aise, on ne me prenait pas au sérieux. C’est un cercle vicieux. L’experte c’est moi, et je dois le prouver.

Comment êtes-vous arrivée à faire tomber les clichés qui entour votre statut de femme dans ce milieu masculin ? Avez-vous des conseils à donner à nos lecteurs et lectrices qui voudraient se lancer ?

On a beaucoup de doutes quand on est à son compte. Ce n’est pas si facile comme on peut le voir sur les réseaux. Il faut déjà être bien entouré. Je me rends compte que ma famille, mes amis sont d’une grande aide. Ils voient des choses que l’on oublie. Ça permet de prendre conscience, et d’arrêter de se dénigrer. À un moment donné, il faut se poser, se regarder dans le miroir et se dire qu’on est quelqu’un ! C’est un travail de tous les jours, faut essayer au moins de se dire une phrase positive et au bout d’un moment on y croit. On fait semblant au début, et après on y croit.

Crédit - Lyon Femmes

C’est quoi, une journée type dans la vie de Morgane Quetier ? Comment vous gardez un équilibre ?

Souvent le matin je fais des premiers plans pour mes vidéos sur les réseaux, je réponds à des mails, aux messages. Après je me lance sur la voiture en pose de covering. Je pars aussi beaucoup sur Paris pour des interviews, et je reprends après sur ma voiture. Le soir, j’essaie de m’étirer, je suis en vrac ! Je commence à me mettre au sport. J’essaie d’avoir un équilibre aussi au niveau de l’alimentation, parce que mine de rien c’est fatiguant.

L’entreprises existe depuis quatre ans. Avez-vous des projets en cours, ou des idées pour la suite de votre carrière ?

De part l’engouement que suscitait ce métier sur les réseaux, on vient de lancer des formations covering. Elle est déjà complète. On est en train petit à petit de lancer ce projet-là. On a beaucoup de jeunes filles de 16 à 18 ans qui ne connaissent pas le métier, et qui aimeraient juste voir si cela peut leur plaire.  On veut continuer sur cette lancée. Je veux aussi inspirer d’autres femmes, d’autres hommes, les motiver à se lancer. Ce projet est encore flou, mais il sera toujours en lien avec mon activité.

Crédit - Lyon Femmes

Vous avez justement sorti un ouvrage qui répond à toutes les questions que l’on pourrait se poser dans la pratique de votre activité. Quelle était la motivation derrière ce petit guide ?

J’ai l’impression qu’il n’y a pas cette envie que le savoir-faire du covering se développe. C’est quand même un marché de niche, et je suis plutôt dans une logique où si la pratique se démocratise, alors ce sera moins cher et plus accessible, et cela créerait donc de l’emploi. Il faut arrêter de vouloir tout garder pour soi. Je suis toute nouvelle dans le milieu, mais j’ai l’impression d’arriver à lancer une nouvelle impulsion, à mon échelle. Il y a de plus en plus de femme dans ce milieu. Dans ce guide, il y a une partie très théorique avec des conseils pour se lancer et en même temps, comme je suis passée par toutes ces étapes, il y a des conseils vraiment personnels, avec une partie aussi entreprenariat.

MON LYON

Quartier fétiche : « Lyon 3ème, j’ai grandi là-bas... c’est mon chez-moi ! ».

Faire du shopping : « Le centre commercial de La Part Dieu, surtout depuis l’extension ».

Manger au restaurant : Petit Ogre, « un mix entre la cuisine française et africaine », 15 Rue de la Bannière Lyon 3.

Se balader : Le parc de la Tête d’Or, « je vois les petites girafes, je suis contente ! »

BIO EXPRESS

2019 : Ouverture du centre ProTech Monte-Carlo Lyon Sud à Saint-Priest

2020 : Lancement de l’activité covering

2022 : Sortie de son Ebook « Comment faire du covering son métier ? »

2023 : Lancement des formations au centre esthétique automobile

Propos recueillis par Léa Dusson.

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