Des choux de toutes les couleurs… Ces douceurs, c’est Zineb Mihouhj qui les a confectionnées, de A à Z, avec des bons produits de saison. On la retrouve dans sa boutique, située en plein cœur du quartier du Vieux Lyon, dans le 5ème arrondissement…
D’où est venue cette idée de reconversion ?
J’ai passé le CAP pâtissier en candidat libre en 2021, juste après le Covid. J’ai arrêté mon métier d’aide-soignante en 2018. C’était un métier où l’on ne nous laisse pas le temps d’être auprès des patients. C’était vite vite vite, c’était du robotisme, et ce n’était pas possible pour moi. J’en ai eu marre, parce que j’aime bien prendre soin des gens, et surtout les personnes âgées, déjà qu’elles n’ont pas beaucoup de personnes qui viennent les voir… ça me fendait le cœur.
Vous prenez soin des gens autrement…
Oui, avec la pâtisserie ! J’offre tout mon amour dedans. J’aime transmettre, et donner à travers la pâtisserie. Je prends soin de mes clients, leur demander comment ils vont,...
Aujourd’hui vous faites tout, toute seule ?
Oui, c’est un métier où on ne compte pas ses heures. Je me suis fixée la limite de 18h30, j’arrête tout, le temps de ramasser 19h, je rentre chez moi au moins pour coucher mes enfants et faire le repas. Je suis maman de 7 enfants, la famille c’est important, je ne le délaisse pas. C’est pour cela que je prends les lundis en jour de repos, où j’emmène mes enfants à l’école, les petits derniers de 4, 8 et 9 ans.
Comment votre famille a réagi face à ce changement de vie ?
J’ai mes filles qui m’ont aidé. Il fallait tout repasser, malgré mon diplôme d’aide-soignante, je devais repasser tout ce qui est français, anglais, j’étais rouillée ! Je devais apprendre à traduire des recettes. Ce sont mes enfants qui m’ont aidé. À l’époque, c’était moi qui les aidais à apprendre à lire et à écrire, et c’est eux qui m’ont aidé à passer mon diplôme. Ils étaient tous là, à attendre le résultat. C’était vraiment un partage jusqu’au bout. Mes enfants participent encore, pour tout ce qui est administratif, informatique, tout ce qui est marketing.
Les choux, c’est un peu une histoire de famille ?
C’est la pâtisserie de mon enfance. Je viens de Tarare, d’une famille de 9 enfants. À l’époque, mon père était tisseur de la soie. Quand il recevait son salaire tous les mois, il prenait une grosse boîte de pâtisseries et il y avait le chou, en religieuse ou en éclaire. Il y avait d’autres gâteaux, mais moi c’était le chou.
Il y a l’air d’avoir pleins de saveurs !
Le pistache, c’est le best-seller. On a aussi le citron yuzu avec un peu de citron vert. Vous avez le fruit de la passion, mangue et noix de pécan, il cartonne aussi, avec un crémeux à l’intérieur et une mousseline que je travaille. Il y a aussi le chocolat, un classique. Je m’amuse un peu avec les parfums, comme le chocolat griotte, caramel beurre salé. Je les change un petit peu, je respecte les fruits de saison. C’est bientôt le printemps, on aura la violette myrtille, cassis, framboise, citron fraise, le fraisier fruits des bois. Quand vous croquez le chou, il est croustillant. Je développe aussi le côté brioche en salé, par exemple avec des oignons, des aubergines et de la feta.
Peut-on commander pour un évènement ?
Oui pour un mariage par exemple, je fais tout ce qui est wedding cake, les pièces montées de choux, là le carnet commence à se remplir. Il faut prévenir au moins deux semaines avant l’évènement. Si c’est un mariage, il faut au moins 3 mois. J’offre aussi la dégustation. C’est du sur-mesure.
Soyons Choux, ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h30. 54 rue tramassac, Lyon, France 69005.