Hélène Darroze : "Lyon me parle énormément par rapport à la place de la femme dans la gastronomie"

Hélène Darroze : "Lyon me parle énormément par rapport à la place de la femme dans la gastronomie"
Hélène Darroze - DR Nicolas Buisson

La première édition du Festival des Terroirs va voir le jour à Lyon.

Ils seront une trentaine de chefs à participer à cet évènement qui se déroulera au Heat, à Confluence, à partir de samedi et jusqu'à lundi. Au programme : un food court, un grand marché de producteurs et d'artisans, mais aussi des stands de dégustation et des ateliers pour faire découvrir les savoir-faire régionaux aux 15 000 visiteurs attendus. Avec une marraine de prestige, la cheffe multi-étoilée Hélène Darroze.

Pourquoi avoir accepté d'être la marraine de cette première édition ?

D'abord parce que je connais très bien Elise Grandidier qui est l'organisatrice de ce festival et qui fait toujours tout avec passion. Et au-delà de ça, cette initiative qui met en valeur les terroirs mérite d'être soutenue.

On a l'impression que le mot "terroir" a regagné ses lettres de noblesse…

Ça fait plusieurs années déjà qu'on voit le changement. C'est vrai qu'aujourd'hui, on est de plus en plus concerné par le terroir, par les circuits courts, et par toutes les initiatives qui ont trait à tout ce qui est durabilité. On est dans le cœur du sujet et c'est super !

Ce festival va aussi mettre à l'honneur le "bien-manger". Est-ce que c'est difficile de bien manger ?

Il faut y consacrer un peu de temps. Ce n'est pas très difficile mais il faut peut-être changer nos habitudes alimentaires, nos habitudes d'achat et regarder un peu plus ce qui se passe autour de nous. Et à partir de ce moment-là, ce n'est pas difficile.

Donc il faut privilégier les circuits courts, des produits bruts et tout simplement oser se lancer ?

Privilégier les circuits courts et les produits de saison, ça me semble primordial. Aujourd'hui, dans chaque région, il y a des gens qui se donnent de la peine pour faire des choses fabuleuses et accessibles à tout le monde. C'est une démarche très louable qu'il faut encourager. C'est très facile d'aller chez un petit producteur ou dans les grandes surfaces qui ont bien compris qu'il fallait compter avec ces gens-là. Donc il faut juste réorganiser sa manière de faire, son temps et sa démarche. Et surtout, osez !

Vous parliez des régions. A Lyon, la gastronomie est omniprésente. C'est une cuisine que vous connaissez ?

Je ne connais pas très bien tous les acteurs de la cuisine lyonnaise… Je vais la découvrir et j'en suis enchantée parce que je suis curieuse et j'en entends beaucoup parler. Pour moi, Lyon, c'est tous les petits bouchons, ces restaurants de partage, qui est pour moi une valeur essentielle dans la gastronomie. Lyon, c'est aussi les Mères lyonnaises. Ça me parle énormément, par rapport à la place de la femme dans la gastronomie.

Est-ce que vous sentez justement que la place de la femme dans les cuisines des restaurants a évolué ?

Ça bouge énormément mais pas assez. Quand je dis "pas assez", je ne parle même pas de misogynie et de machisme. Pour moi, les femmes devraient plus réaliser qu'elles ont leur place aussi, qu'on peut être cuisinier et même cheffe de cuisine tout en conciliant vie privée et vie professionnelle car c'est conciliable. Il suffit juste de regarder les choses un peu différemment, d'accepter de les faire différemment, et ça, ce n'est pas évident.

On ne peut pas vous quitter sans évoquer Top Chef ! Comment avez-vous abordé votre nouveau rôle au sein de la brigade cachée ?

C'était génial ! J'avais fait part à la production de ma lassitude, cette impression de tomber un peu dans la routine. Et ils ont eu cette idée. Et sincèrement je me suis éclatée à avoir ce rôle-là, à rencontrer les candidats d'une manière différente et c'était vraiment génial. On voit le niveau qui augmente chaque année, on en retrouve certains au Michelin, c'est super !

Propos recueillis par F.L.

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