Marine Lorphelin : "Tout n’est pas gagné parce qu’on a été Miss France"

Marine Lorphelin : "Tout n’est pas gagné parce qu’on a été Miss France"
Marine Lorphelin - DR

Elle restera pour toujours Miss France 2013.

Plus de dix ans après son élection, Marine Lorphelin est aujourd’hui tournée vers d’autres horizons. Diplômée de médecine à Lyon, la jeune trentenaire veut faire de la santé sa priorité. Rencontre avec une passionnée déterminée à prendre soin des autres.   

Vous avez récemment sorti En Pleine forme où vous livrez vos conseils santé pour être bien dans son corps et dans sa tête. D’où vient l’idée de ce livre ?
J’avais déjà écrit un guide pour les étudiants en médecine qui s’appelle Tout savoir sur les études de médecine. J’avais bien aimé cette expérience. Je trouve qu’un livre est un ouvrage qui reste et dans lequel on peut vraiment passer de l’information qui va être prise au sérieux. Je me suis dit que ça pouvait être bien de faire un deuxième ouvrage sur le sujet de la santé et sur les sujets qui me tiennent à cœur. Je pense qu’en France nous ne sommes pas très bon sur le côté prévention. J’ai justement voulu faire un ouvrage axé sur la prévention mais aussi partager de l’information médicale et des conseils pratiques pour donner aux gens les clés pour qu’ils soient capables d’être en meilleure santé.

Justement avez-vous quelques conseils pour se sentir bien en ces mois où il fait froid et où le moral peut baisser ?
Le livre est vraiment structuré par thématiques donc il peut être feuilleté tout au long de l’année en fonction un peu de nos centres d’intérêt et de nos problématiques de santé. Le meilleur moyen d’avoir un bon système immunitaire et de lutter contre les virus de l’hiver, c’est de bien dormir et de bien manger. Après les gestes barrières on les connait mais il est bon de les rappeler car ce n’est pas que contre le Covid qu’ils fonctionnent. Sur le côté du moral en hiver la dépression saisonnière est souvent liée au manque de luminosité. On sait qu’on peut lutter contre ça grâce à la lumière du jour. Il faut essayer de sortir de chez soi dès qu’il fait beau.

Vous avez déjà rencontré des difficultés en étant une femme médecin ?
Globalement je pense qu’être une femme pose des problèmes dans pas mal de secteurs professionnels. En médecine, et en particulier à l’hôpital, il y a toujours du sexisme même si je pense que les choses ont tendance à s’améliorer avec la libération de la parole. Ça s’améliore parce qu’il y a de plus en plus de femmes dans ces milieux de soin et à des postes importants. Pour revenir à la question, j’ai ressenti ces difficultés quand j’étais étudiante dans certains stages ; pas tout le temps et heureusement car je pense que ça aurait été difficile à vivre ! On a du mal à projeter le rôle de médecin sur une jeune femme. Au sein des équipes soignantes, il y a encore du sexisme. Certains hommes sont malheureusement un peu arriérés dans leur manière de penser. Certains avaient aussi facilement tendance à me juger par rapport au fait que j’étais Miss France. J’ai eu l’impression de devoir effectivement me battre contre ces préjugés et de devoir faire un peu plus mes preuves. Je pense que toutes les étudiantes en médecine, et dans pleins d’autres secteurs, pourraient dire la même chose.

Vous êtes également chroniqueuse depuis la rentrée dans Le Magazine de la santé sur France 5. Pourquoi cette émission ?
Parce que c’est une super émission que je trouve intelligente qui aborde la santé pour le grand public. C’est le genre d’émissions dans laquelle je me voyais grâce à mon diplôme de médecine et ce que j’ai pu développer dans la vulgarisation de la santé. Je me sentais prête après la fin de mes études. J’ai été bien accueillie. Ça se passe super bien !

Vos projets pour 2024 sont également sportifs. Vous porterez la flamme olympique pour les Jeux Olympiques de Paris !
C’est une fierté de faire partie de l’aventure olympique d’une manière ou d’une autre. J’ai toujours été sportive. Je pense que si j’avais pu être championne olympique je l’aurais fait. C’est un peu le moyen de toucher ce rêve olympique, de le vivre de l’intérieur et de ressentir des émotions très fortes. C’est aussi encore une fois une manière de promouvoir le sport, l’activité physique et la santé.

Votre élection en tant que Miss France remonte à maintenant 11 ans. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette aventure ?
Je suis très reconnaissante d’avoir été élue Miss France. Je pense que ça a été un tournant dans ma vie. C’est une très belle aventure humaine pour grandir et faire des rencontres professionnellement aussi mais ça ne fait pas tout. Derrière il faut avoir un projet lié à Miss France mais aussi être complètement différent. Il faut savoir prendre le positif de ce concours. Contrairement à ce que pensent les gens, tout n’est pas gagné parce qu’on a été Miss France. On doit quand même faire nos preuves et construire une carrière professionnelle.

A l’inverse, où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Autant il y a 5 ans j’étais capable de me projeter et je pense que je suis là où je me projetais. Autant là dans 10 ans… Je suis tellement à un moment charnière de ma vie personnelle et de ma carrière que j’ai du mal à savoir vraiment où je serai dans 10 ans. J’espère juste avoir un équilibre entre une vie personnelle épanouie et une carrière professionnelle qui sera toujours dans le secteur de la santé. Ça je n’en ai aucun doute. Certainement en train d’exercer comme médecin. Je le pense parce que ça fait partie de moi. C’est important pour moi d’avoir un métier et d’être au contact des gens mais aussi peut-être encore avec plein d’activités à côté médiatiques ou non. Ce que je peux vous dire c’est que je me vois mal avoir un seul métier. J’aime bien la pluralité de mes différentes activités professionnelles, ne jamais m’ennuyer et me lancer de nouveaux défis. Je serai toujours comme ça dans 10 ans !

Quel rapport gardez-vous avec Lyon ?
Beaucoup de très bons souvenirs bien que la première année en médecine ne soit pas facile et pas la plus fun non plus… Lyon est un bon équilibre entre une grande ville et tous ses atouts, et en même temps une ville agréable à vivre. On me pose souvent la question de savoir si je vais revenir à Lyon, je ne sais pas… Maintenant j’ai envie d’autres choses, de découvrir ailleurs parce que j’aurais l’impression de revenir en arrière. Lyon aura en tout cas toujours une place dans mon cœur et mes souvenirs.

Propos recueillis par A.D.

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