Rencontre avec la décoratrice d'intérieur Cécile Siméone : "Être bien chez soi, ça fait du bien au moral"

Rencontre avec la décoratrice d'intérieur Cécile Siméone : "Être bien chez soi, ça fait du bien au moral"
Cécile Simeone - © Maison Malfroy

Son visage vous est certainement familier. 

Depuis plus de 20 ans, la lyonnaise Cécile Siméone figure sur le petit écran, endossant la double casquette d'animatrice télé et de comédienne. Si cette carrière médiatique l'avait naturellement amenée à s'installer à Paris, Cécile retourne en 2007, avec sa famille, vivre dans la capitale des Gaules. Cinq ans plus tard, elle revient à ses premiers amours et lance Simone Sisters, une ligne de décoration d'intérieure, qui ne cesse depuis d'évoluer et d'amener sa fondatrice dans multiples projets dont une collaboration avec la Maison Malfroy. Entretien.

Il y a maintenant 10 ans, vous avez crée votre ligne de décoration d'intérieur, Simone Sisters. Comment est né ce projet et comment a-t-il évolué jusqu'à aujourd'hui ?
Les teintes, les couleurs, les harmonies ont toujours fait parti de ma vie. Je sors d'ailleurs de l'école de dessin lyonnaise Émile Cohl. Quand je suis revenue vivre à Lyon, très naturellement, je me suis dirigée sur cette voie de la décoration d'intérieur. Avoir une boutique, c'était aussi important car, pour moi, c'était complémentaire et que c'est un peu mon laboratoire. Rapidement, on m'a proposé de décorer des intérieurs de particuliers, des restaurants... Les choses se sont installées simplement jusqu'à me développer de plus en plus sur la partie architecture d'intérieur.

 Comment qualifieriez-vous votre style ?
Il est un peu galvaudé maintenant ce terme de "bohème chic", malgré tout il le décrit quand même. J'aime les intérieurs réconfortants, chaleureux. Autant, je peux apprécier des ambiances en camaïeu de couleurs assez pâles, en m'inspirant des matières naturelles comme le lin, le bois... Autant, j'aime aussi marier et oser des couleurs, mais toujours assez sourdes. Mon style n'est pas du tout épuré, j'aime qu'il y ait de la matière et des objets... Il est très enveloppant.

 Ces dernières années, on parle beaucoup de décoration, surtout depuis les différentes périodes de confinement. Les Français s'intéressent particulièrement à leur intérieur. Vous avez du le ressentir ?
Oui, on l'a ressenti de notre côté aussi. D'avoir été enfermés pendant presque deux ans chez eux, les Français ont certainement posé les yeux, quand ils étaient assis sur leur canapé pendant de longues journées, sur des endroits en se disant "là, ça ne va pas du tout, faut que je fasse quelque chose !" (rires). Et je pense aussi que le télétravail a développé ce besoin des s'envelopper dans des ambiances qui leur correspondent. Être bien chez soi, ça fait du bien au moral.

Vous avez signé une collaboration avec la Maison Malfroy, prestigieux fabricant lyonnais de soieries, avec la création d'un foulard et d'un châle. Le design textile, c'est votre nouveau dada ?
Cela a été une belle rencontre. Plus jeune, à la fin de mes études, j'avais déjà travaillé dans un cabinet, sur les Pentes de la Croix-Rousse, où l'on créait du dessin textile pour les foulards. Après, la vie m'a amenée à Paris pour faire d'autres choses (Cécile a travaillé plusieurs années comme animatrice télé, ndlr) ; mais je pense qu'aujourd'hui, si je n'avais pas eu cette expérience parisienne, je serais certainement dans le dessin textile. Donc, quand on m'a proposé de collaborer avec la Maison Malfroy, j'ai dit oui tout de suite !

© Maison Malfroy

Quelles ont été vos sources d'inspiration ?
L'idée m'est venue très vite du dessin et de l'ambiance que je voulais pour ce châle et ce foulard. Une association d'idées s'est faite rapidement sur cette espèce de feuillages avec un petit côté géométrique et psychédélique. Je voulais du texte aussi, je ne savais pas quoi tout de suite. Il s'est trouvé que dans les jours qui ont suivi, ma fille, qui vit à Paris, m'envoie des puces de Saint-Ouen des photographies d'anciens magazines, dont un avec l'inscription "Tahïti" qui m'a plu tout de suite et dont on retrouve la typographie sur le foulard. Je voulais associer aux couleurs chaudes, le rose et l'orange, du kaki, une teinte que j'affectionne et utilise beaucoup aussi en déco. Puis, le texte ("Ohlala chiquita") m'est naturellement venu par mes origines latines et je voulais aussi exprimer un message positif.

Suite à cette collaboration, avez-vous d'autres projets dans le dessin textile ?
Pas pour le moment, mais ça me plairait. Je ne lancerai peut-être pas toute seule, par contre j'ai très envie développer d'autres lignes en collaboration. J'aime bien l'idée de la collaboration car, étant une vraie artiste, je n'ai plus qu'à me concentrer sur la partie créative.

Propos recueillis par D. S.

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