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UN TATOUAGE SANS RISQUE : LES CONSEILS DES PROS

UN TATOUAGE SANS RISQUE : LES CONSEILS DES PROS

Vous êtes tentée par un joli tatouage ?

Voici les conseils de spécialistes pour céder sans crainte pour votre peau.  

L’avis du tatoueur : Tin-Tin, cofondateur du Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT)
 
« Les complications sont rarissimes chez un bon tatoueur. »
 
« Le bon tatoueur, c’est celui qui vous convient artistiquement et qui suit les règles d’hygiène. Ne choisissez pas le premier studio en bas de chez vous, prenez le temps de réfléchir et de vous renseigner au préalable. Beaucoup de tatoueurs clandestins proposent de vous tatouer à domicile : ne le faites jamais. C’est dangereux et interdit par la loi. Quand vous rencontrez un tatoueur, demandez à visiter le studio, c’est un minimum. Il a l’obligation de travailler dans une pièce dédiée au tatouage et de respecter des normes d’hygiène. Après, le principal risque, c’est la transmission croisée. Votre tatoueur doit utiliser ses gants uniquement pour tatouer, et pas pour toucher son téléphone ou sa lampe. Sinon, il y dépose des virus qu’il peut transmettre après. Mais c’est exactement la même chose chez le dermatologue ou le dentiste ! C’est pour ça qu’on recouvre la chaise et tout ce qu’on peut toucher avec du plastique à usage unique. Les aiguilles, bien sûr, sont stériles et changées à chaque fois. Mais le plus important est de stériliser tout l’appareil en respectant une chaîne de décontamination, comme à l’hôpital. »
 
L’avis de la dermatologue : Dr Isabelle Catoni, du Syndicat national des dermatologues vénéréologues
 
« Faites attention à vos grains de beauté. »
 
« La première règle est de ne pas recouvrir un grain de beauté avec un tatouage, parce qu’il devient difficile à surveiller. Évitez aussi de vous faire tatouer si vous avez tendance à présenter de nombreux grains de beauté et qu’un dermatologue vous a dit que certains étaient à risques. Si jamais un mélanome apparaissait, un tatouage gênerait sa détection. Pour le reste, les principales contre-indications sont évidemment les maladies de peau comme l’eczéma, l’herpès ou le psoriasis, par exemple. Si vous avez des antécédents de cicatrices chéloïdes (de grosses cicatrices anormales), il ne faut pas non plus vous faire tatouer. Enfin, il arrive que certaines personnes développent une réaction allergique aux pigments. Elle peut se déclencher dans les semaines, les mois, voire les années qui suivent. Si ça ne passe pas, on doit parfois faire enlever le tatouage, soit par la chirurgie, s’il est de petite taille, soit au laser. »
 
L’avis de l’infectiologue : Dr Julie Bottero
 
« Nettoyez votre tatouage. »
 
« Comme la peau est fragilisée pendant quelques jours, il faut changer le pansement et continuer à désinfecter deux fois par jour. Cela peut être fait à l’eau et au savon, ou avec un antiseptique doux. Surveillez que la cicatrisation se passe bien et qu’il n’y a pas de rougeurs ou de fièvre anormales. Evitez le soleil et les bains pendant environ un mois. Le risque viral concerne surtout l’hépatite B ou C, qui pourrait être transmise par le tatoueur s’il y avait un défaut d’hygiène ou de stérilisation. Mais les risques d’infection — bactérienne ou virale — sont plutôt faciles à prévenir si le tatoueur respecte la réglementation, et que vous vous occupez de votre tatouage après coup. Si on veut prendre toutes les précautions, on peut se faire vacciner contre l’hépatite B au préalable (il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C). »
 
Et côté travail ? 
 
Théoriquement, le Code du travail interdit toute discrimination liée au physique. Personne ne peut se voir refuser un emploi, être sanctionné ou licencié à cause de son apparence. Mais, dans les faits, la discrimination est difficile à prouver. Renseignez-vous sur les règles en vigueur dans votre profession, car certains recruteurs sont encore choqués par les tatouages. La meilleure solution, quand on évolue dans un milieu professionnel un peu classique, est de se faire tatouer à un endroit connu de vous seule !
 
Credits photo : © Blaise Reutersward Trunk Achive Photosenso
 
Source : www.elle.fr