Une graine de championne nommée Ambre Perrier-Gianesini

Une graine de championne nommée Ambre Perrier-Gianesini
Une graine de championne nommée Ambre Perrier-Gianesini - LyonFemmes

Ambre Perrier-Gianesini est fraichement médaillée d’Or des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ), une compétition qui s’est tenue en janvier dernier, à Gangwon en Corée du Sud.

Originaire de Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie, Ambre est devenue lyonnaise pour le patinage artistique. Agée seulement de 17 ans, la jeune sportive de haut niveau semble avoir du talent à la hauteur de ses ambitions. Rencontre avec cette jeune prodige à l’avenir prometteur.

Quelle a été votre réaction après la médaille d’or ?

Après la représentation, je n’étais pas hyper sereine donc j’ai pleuré. Lorsque les résultats sont tombés, j’ai sauté de joie et on s’est pris dans les bras avec mes copines. La majeure partie de mes amies sont aussi dans le milieu du patinage, c’est un soutien important pour moi au quotidien. On était très contents avec mon partenaire Samuel Blanc-Klaperman, avec qui je patine depuis seulement trois ans. Je l’ai connu car j’ai intégré le Club des Sports de Glace de Lyon, pour m’entrainer à ses côtés. J’ai tout quitté pour lui ! C’est par le biais de mon ancienne entraineuse de Saint Gervais que j’ai rencontré un coach lyonnais qui formait Samuel. Après avoir réalisé des essais, le courant et passé entre nous. Malgré cette très bonne entente, il y a quand même parfois des tensions, on est comme un couple mais sans l’être, alors ça arrive qu’il y ait des disputes et par moment ça craque.

Quelle vision avez-vous de la danse sur glace ?  

J’ai appris à patiner peu de temps après avoir su marcher. Mes parents m’ont initié au patinage à l’âge de 2 ans et malgré que je me sois essayée à d’autres sports, je n’ai jamais renoncé à mon favori. Je suis clairement dans ce milieu depuis toujours et je veux en faire mon métier plus tard. Je fais des concours depuis plusieurs années, j’ai commencé les compétitions internationales à 12 ans. Il n’y a pas eu que les JOJ, j’ai participé également à des grands prix. Grâce au patinage j’ai pu voyager, je suis partie en Hongrie, en République Tchèque et dans d’autres pays européens. C’est surtout dans des pays d’Europe puisque les déplacements sont à nos frais.

Avant je trouvais que le patinage artistique était assez ringard. De nos jours, beaucoup de normes ont changé, il y a quelques années il fallait être très fine, très grande, et avoir de belles lignes. Aujourd’hui tous les types sont acceptés, les gens ne réfléchissent plus de la même façon. Aussi les tenues sont plus sympas grâce aux nouveaux designs et les danses ne sont pas toujours les mêmes, c’est devenu plus varié. 

Comment réussir à mêler sa vie d’adolescente et sa vie de sportive de haut niveau ?

Pour des raisons d‘organisation, je suis des cours via le CNED (ndlr  gdugzudg)  pour valider ma dernière année de lycée. Avant j’étais dans un établissement à Lyon, mais c’était trop difficile de m’organiser avec les horaires d’entraînement. Mon emploi du temps ne ressemble pas vraiment à ceux des élèves de mon âge. Les matins, je fais une heure et demi d’entrainement, puis je rentre chez moi pour étudier, avant de repartir en renforcement physique. En fin de journée je retourne m’entrainer encore deux heures et je fais ça tous les jours sauf le mercredi et les week-ends. Ces entrainements représentent 20 heures à 25 heures par semaine, incluant les deux heures de danse avec le club (danse classique et danse sportive). Le CNED me permet d’organiser mon temps de travail, alors c’est assez pratique. Comme la plupart des jeunes filles de mon âge, j’aime profiter quand j’ai des week-ends libres, j’adore sortir avec mes copines et faire du shopping.

Qu’est-ce que cela fait d’être comparée à de grands noms du patinage à l’exemple de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ?

Depuis les JOJ, c’est vrai que de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux ont fait des comparaisons entre notre duo et celui des champions Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ou de Tessa Virtue et Scott Moir, double médaillés d’Or aux JO. Cela ne me met pas la pression dans le sens où cette comparaison ne vient pas de moi. Je n’ai pas la prétention de me comparer à un niveau pareil et je trouverai ça un peu culotté de le faire moi-même !  J’ai été très surprise de ces comparaisons, surtout quand j’ai vu que sur le compte X (anciennement Twitter) des Jeux Olympiques, il y avait une vidéo de nous et une vidéo des champions Gabriella et Guillaume, avec pour description “La relève est assurée“. Je me dis quand même que ce n’est pas n’importe qui qui nous compare, mais je n’ai pas le niveau pour mériter ça. Je me sens un peu gênée car ils ont quand même 10 ou 15 ans de parcours de plus sur moi ! Ce genre de comparaison reste très motivant, c’est toujours génial et c’est une source de motivation, puis on se dit que plus tard on patinera peut-être comme eux !

Quels sont vos objectifs pour la suite ?

Les JO de 2026 semblent être compliqués pour nous car en danse sur glace c’est la catégorie senior qui concourt. Ce sera ma dernière année en junior et je pourrais faire les deux catégories mais c’est assez compliqué, cela dépendra de nos performances pendant l’année à venir. En fonction des résultats, on tentera la catégorie supérieure. Être en senior en 2026 c’est peut-être aller décrocher une place, ce qui est peu probable, mais si on travaille bien on peut y arriver !

Malgré tout mon objectif premier reste les Jeux Olympiques d’Hiver de 2030 à Nice. En plus c’est ma patinoire de prédilection. A chaque fois qu’on va à Nice, on gagne ! J’espère qu’elle me portera chance encore une fois.

Propos recueillis par E.M.

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