Cette Lyonnaise vise les Jeux Paralympiques de Paris : "Ma vie d'avant et ma vie d'après s'imbriquent avec le tennis"

Cette Lyonnaise vise les Jeux Paralympiques de Paris : "Ma vie d'avant et ma vie d'après s'imbriquent avec le tennis"
Sandrine Cauderon Paulin - Lyon Femmes

A 44 ans, Sandrine Cauderon Paulin s'est lancé le défi de se qualifier pour les Jeux Paralympiques de Paris. Pour y arriver, cette joueuse de paratennis lyonnaise est parvenue à mettre toutes les chances de son côté.

Cela fait un an que l'athlète, touchée par une paraplégie partielle, se consacre entièrement au tennis, avec des entraînements de trois heures par jour et des séances de physique comprises entre deux et trois heures. Ce sport occupait une grande place dans "sa vie d'avant". Alors Sandrine Cauderon Paulin mesure sa chance : "J'ai toujours été épaulée par mon entreprise, Randstad, qui a accepté de me sponsoriser depuis janvier 2021. Cela m'a enlevé un poids énorme en termes de charge mentale, de légitimité et d'organisation. Puis j'ai été détachée à plein temps en septembre 2022".

Mais le parcours n'a pas été si facile depuis l'accident qui a fait basculer sa vie "en une seconde", comme Sandrine Cauderon Paulin le raconte : "C'était le 7 août 2007. J'étais en plein divorce. Je pars en vacances avec des amis. La veille, je danse en boite de nuit. Le lendemain, je suis à l'hôpital, paralysée après une chute de cheval. On m'a dit que je ne remarcherai plus, que je pourrais tenir debout au mieux, qu'il fallait attendre six mois pour poser un diagnostic. Au bout de 8 mois, je remarchais avec un déambulateur".

Sandrine Cauderon Paulin, qui a retrouvé l'usage de ses quadriceps et de ses genoux, se reconstruit, fonde une famille "mais il manquait un truc" : "Mon mari et mes enfants faisaient beaucoup de sport et je vivais le sport à travers eux. Puis un jour, j'ai vu une affiche sur le paratennis". Un premier essai à l'été 2018, et c'est le déclic : " Là, mes deux mondes se sont raccrochés. Dès que j'ai frappé la balle, tout m'est revenu. Le bruit, les odeurs, les frissons… Je parle souvent de ma vie d'avant et de ma vie d'après. Les deux s'imbriquent avec le tennis".

Une fois le fauteuil adapté acheté, la sportive originaire de Saint-Maurice-de-Gourdans tente une première compétition en mai 2019. Malgré la défaite et les frustrations, pas question d'abandonner. D'autant qu'elle en a conscience, sa marge de progression est considérable : "Deux mois plus tard, je remporte mon premier tournoi face à la n°7 française, et je termine l'année dans le top 10 France", se souvient Sandrine Cauderon Paulin, déterminée à améliorer ses déplacements pour performer.

Malgré une certaine "culpabilité d'abandonner sa famille les week-ends pour les tournois", la quadragénaire, qui avoue avoir appris à déléguer à son mari, a attrapé le virus et finit par intégrer le Top 100 mondial en 2021.

Après s'être entrainée pendant plusieurs mois à Charnay-lès-Mâcon avec sa coach Camille Chéli, Sandrine Cauderon Paulin, dont le mental force l'admiration, profite depuis la fin de l'été des installations de la All In Academy située à Décines. Désormais 37e mondiale et 5e française, la Lyonnaise doit maintenant rentrer dans le top 4 français pour valider son ticket pour les Jeux Paralympiques : "Ça ne fait qu'un an que je fais du tennis à plein temps. Si je dois y être, c'est que je le mérite. Cette aventure, elle ne s'arrêtera pas aux JO, même si ce serait magique de vivre ça en France".

F.L.

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