Kalika sur la scène du Woodstower : "Mon univers musical ne va pas sans le visuel"

Kalika sur la scène du Woodstower : "Mon univers musical ne va pas sans le visuel"
Kalika - Mathias Adam

Cheveux couleur rose fluo, look d’enfer, voix d’ange. Kalika a enflammé la scène du chapiteau à Woodstower ce mercredi soir, pour la première soirée du festival où la programmation était 100% féminine, aux côtés d’Angèle Chilla et Yoa. La rédaction de Lyon Femmes a pu s’entretenir avec la chanteuse quelques heures avant son concert. Rencontre.

Commençons par les présentations. Qui es-tu, Kalika ?

Je fais de la chanson française, pop trash. Je suis autrice, compositrice et réalisatrice. Je viens du sud de la France, d’Avignon et maintenant je suis sur Paris pour la musique depuis 4 ou 5 ans.

C’est ta première fois à Woodstower, pour une soirée entourée d’artistes féminines. Tu es toi-même engagée. Ça représente quoi pour toi ?

Je kiffe Lyon et ses environs. Je suis trop contente de jouer là, qu’avec des meufs que je trouve très fortes. Je suis surexcitée, ça me fait trop plaisir. Je trouve qu’il y a très peu d’artistes pop et c’est justement des meufs qui essaient de remettre la pop dans notre culture. Ça n’a pas été toujours là dans les trucs francophones. C’est vraiment des meufs qui font bien leurs délires. Je suis honorée de partager ce festival avec elles, c’est bien de prendre ce genre d’initiative.

Parlons un peu de ta musique. Ton créneau, c’est la pop chanson française, avec des textes "crus".

Mon univers est archi sincère. C’est un mélange de plein d’influences, de trucs que j’ai écouté quand j’étais petite, c’est-à-dire de la chanson française à texte, c’est pour ça que je travaille vraiment mes textes, ça me tient à cœur que ce soit des petites histoires à chaque fois. Et en même temps, j’ai écouté beaucoup de trucs plus underground, beaucoup d’hyper-pop, de techno, j’étais beaucoup en teuf dans le sud. Ça m’a marqué. Même si dans ma musique il y a des mélodies que j’aime bien qu’on retienne, avec un refrain, un texte compréhensible, j’aime que dans la structure et dans la prod ce soit un peu différent, un peu plus vénère. C’est plus trash aussi, pas que dans les textes. Des fois ça va être dans la prod, dans les visuels.

Justement, Kalika c’est une musique, mais c’est aussi un look.

Mon univers musical ne va pas sans le visuel. Je ne peux pas faire 15 looks sur scène, je fais au mieux avec le budget que j’ai, mais c’est dans la continuité logique des clips. Sur scène, il y a certains éléments des clips qui reviennent. Par exemple dans mon dernier clip j’ai un arc, il sera là sur scène à un moment. Même chose avec une épée. J’aime bien les petits gadgets !

Ton dernier album, Adieu les monstres, est sorti au mois de mai. Tu peux nous parler de ce deuxième projet ?

J’ai fait un premier EP, mais je suis vraiment plus fière de cet album. C’est un exercice qui fait peur. Je compare souvent l’EP et l’album. Pour moi, l’EP c’est un peu comme un premier date, où tu peux grave manipuler l’autre pour lui montrer que tes trucs un peu cool, grossir le trait. L’album, tu dois tout montrer, c’est comme si tu faisais 5 ans de relation avec quelqu’un d’un coup. Je me dévoile un peu plus, ça va plus loin, même dans les sonorités, dans les textes. Il y a par exemple une chanson sur mes parents, Sarah et Stéphane, que je n’aurai pas pu sortir sur un EP. Fallait que ce soit dans un truc plus long où t’as le temps de digérer après.

Un nom revient souvent le long de ton parcours, celui de Yelle. Tu as assuré ses premières parties, un featuring est même né de cette rencontre.

C’est la seule chanteuse à laquelle je m’identifie en France, même en grandissant, j’écoutais beaucoup de pop, Yelle, Lady Gaga, Koxie, Diam’s, Sheryfa Luna, Jena Lee… Yelle et Jena Lee sont mes deux mères ! Avec Yelle, ça a matché de ouf. C’est le même public, archi queer, sauf qu’elle c’est plus de sa génération, un peu plus vieux, mais ce sont exactement les mêmes gens, ça coule de source.

Comment s’annonce la fin de ton été, as-tu d’autres concerts ?

C’est trop cool, c’est un peu la teuf. Je m’entends trop bien avec mon équipe de tournée. C’est juste un peu fatiguant car on a tendance à faire la fête à chaque fois. On fait des festivals très différents, c’est l’aventure. Des fois on tombe sur des publics où c’est que des ados, des fois ça va être familial, d’autres fois babos de ouf ou teufeur. Il y a tous les styles de public. C’est aussi l’occasion de toucher les gens que l’on aurait pas touché à la base. C’est marrant des fois de voir des mamies s’ambiancer sur des sons vénères.

C’est quoi tes sons du moment ? Des coups de cœur à nous partager ?

Il y a LIA LIA. Énorme coup de cœur. Son style c’est vraiment ce que j’avais envie de faire par la suite. Ça m’a marqué. Après dans mes queens de toujours il y a Tove Lo, et aussi Rosa Walton, I Really Want to Stay at Your House.

L.D.

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