L’artiste lyonnaise Maslau nous fait découvrir Lyon à travers ses linogravures

L’artiste lyonnaise Maslau nous fait découvrir Lyon à travers ses linogravures
L’artiste lyonnaise Maslau, nous fait découvrir Lyon à travers ses linogravures - DR/Yaneg

Une rencontre artistique avec la lyonnaise Maslau, passionnée d’architecture et de linogravure. 

Je suis Laurène, une artiste de 27 ans, originaire de Nancy, mais Lyonnaise depuis maintenant dix ans. Après des études à l’ENSAL (École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon) et mon diplôme d’architecte en poche, j’entre dans la vie professionnelle au sein du collectif d’architectes lyonnais Pourquoi Pas !? En 2018, et je découvre en parallèle la technique de la linogravure. Après plusieurs années à exercer cette passion à côté de mon métier d’architecte, j’ai décidé en janvier 2022 de sauter le pas et de me lancer en tant qu’artiste à plein temps sous le pseudo Maslau. Depuis, je crée des linogravures pour ma production personnelle, également dans le cadre de commandes pour des professionnels et des particuliers, et j’ai aussi à cœur de partager et transmettre ce fantastique médium artistique à un large public : il m’arrive donc régulièrement d’exposer mes œuvres, de participer à des marchés de créateur.ices et d’animer des ateliers d’initiation et d’impression, à Lyon et Villeurbanne principalement. 

Peux-tu nous expliquer le principe de la linogravure ? 
Elle doit son nom d’une part à la matière utilisée, le linoléum et d’autre part la gravure que l’on vient pratiquer sur ce support. Les étapes de création se décomposent de la manière suivante : je commence par dessiner mon illustration, sur papier ou sur tablette. Puis, à l’aide de papier calque, je transfère les tracés sur une plaque de linoléum. Dans le cadre de dessins riches en détails, je me sers plutôt d’une plaque de gomme à graver qui me permet d’atteindre un résultat plus précis. J’utilise ensuite des gouges aiguisées pour creuser les parties que je souhaite blanches ou vides sur mon visuel final. Après plusieurs heures de travail, j’obtiens une matrice gravée (un tampon) sur laquelle j’applique avec un rouleau de l’encre épaisse. Elle se dépose sur les zones restées en relief. Je place une feuille de papier par-dessus sur laquelle j’applique une pression afin d’obtenir ma première gravure, aussi appelée estampe ! Si j'en suis satisfaite, je peux ensuite répéter les étapes d’encrage et d’impression pour obtenir manuellement plusieurs exemplaires que je numérote dans le cadre d’une série. La linogravure étant un procédé manuel, chaque tirage est unique, car il peut comporter des aspérités différentes d’un tirage à l’autre, c’est aussi cela qui fait son charme. 

Pourquoi avoir choisi ce médium ? 
Ce qui me plaît déjà, c’est que la linogravure m’est un peu tombée dessus sans que je m’y attende. Je commençais à découvrir quelques artistes printmakers sur les réseaux sociaux, et ça m’a poussé à acheter un kit de débutant avec le matériel de base pour essayer à mon tour. Encore aujourd’hui, l’expérimentation occupe une place importante dans mon travail de création : chaque nouveau projet, chaque nouvelle linogravure apporte son lot de nouvelles questions. L’envie de tester de nouveaux formats, des combinaisons de couleurs, d’autres modes de représentation… J’ai en permanence de nouvelles idées en tête et ce bouillonnement, rendu possible par cette technique à mes yeux inépuisable, me motive beaucoup à créer.

Quelles sont tes inspirations ? 
Je m’inspire de l’architecture et des paysages urbains dont je croise le chemin pour réaliser mes gravures, j’aime partir du réel. Par déformation professionnelle, j’aime me questionner sur la manière dont sont construits les bâtiments et les espaces qui nous entourent ; observer et retranscrire sur papier les lignes, les proportions, les textures, les rythmes. C’est un exercice auquel je me suis notamment prêtée en novembre 2022 en dessinant, gravant et imprimant chaque jour un nouveau bâtiment de Lyon pour ma série Repères Lyonnais. Il faut le dire, cette ville ne cessera de m’inspirer. Je me nourris au quotidien de références culturelles, il y en a sur mes murs, dans mes oreilles et ma bibliothèque, j’en ai besoin pour découvrir et comprendre des parcours, des positionnements, des styles… Je suis autant captivée par les estampes japonaises que par les performances de Marina Abramović, par l’art poignant de Frida Kahlo que par les empaquetages de Christo et Jeanne-Claude.

Tu proposes des ateliers d’initiation, peux-tu nous en dire un peu plus ?
Depuis le début de l’année, je fais partie des membres occupants de l’ÉPI, Espace de Partage et d’Innovation, au sein du Laboratoire Extérieur des Gratte-Ciel, à Villeurbanne. Certains samedis après-midi et sur réservation, j’y anime durant trois heures des ateliers d’initiation à la linogravure, ouverts à cinq personnes. J’y présente évidemment la technique, les étapes, les outils ainsi que des exemples de réalisations, et j’accompagne ensuite les participant.es à transformer l’un de leur dessin en matrice gravée puis en linogravures. 

Quels sont tes futurs projets ? Où va-t-on pouvoir retrouver ton travail prochainement ? 
Ma précédente exposition personnelle à la Brasserie de l’Amour vient de se terminer, j’attends actuellement quelques réponses pour des expositions collectives à venir. Pour suivre mes projets et mes événements, rendez-vous sur mon site, mon travail de création est à retrouver au quotidien sur mon compte instagram

Propos recueillis par A.C.

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