À la rencontre d'Amandine Giloux, photographe lyonnaise aux multiples talents !

À la rencontre d'Amandine Giloux, photographe lyonnaise aux multiples talents !
DR/©Chloé Lapeyssonie

Photographe engagée à l'univers pop et décalé, Amandine Giloux présentera sa nouvelle exposition "Queer Nature" chez Poltred à Lyon, du 1er juin au 2 septembre. Elle nous délivre ses inspirations artistiques. 

Je suis Amandine Giloux, j’ai plein d’années derrière moi, je suis directrice artistique pour le compte de ma petite agence de communication Studio Agil, mais aussi photographe indépendante et autodidacte.

Quelques mots à propos de votre parcours ? 

J’ai un parcours peu classique, j’ai réalisé mes études artistiques en deux temps. La première partie à Paris, dans une école nationale d’Arts Appliqués puis j’ai voyagé et travaillé dans plusieurs pays pendant plusieurs années, puis j’ai terminé mes études de communication visuelle à Lyon. Je ne me souviens pas me dire à moi-même spécifiquement “Suis ton instinct, tout ira bien !” mais finalement c’est ce qui s’est passé.

Quand et comment cet attrait pour la photographie est-il venu à vous ?

Mon père est un artiste, c’est clairement lui qui m’a refilée le virus ! Il a vraiment diverti et enrichi la vie de ceux qui l’entouraient grâce à son talent. Je mesure aujourd’hui la chance que j’ai d’avoir été baignée dans cette ambiance étant enfant. J’aime la photographie car c’est un art qui cristallise la  rencontre de tous les arts que j’aime : le textile, la scénographie, la mode, la cuisine, la poésie, l’architecture, etc… grâce à la photo, je peux tous les parcourir, rencontrer d’autres artistes et artisan.es formidables, c’est absolument impossible de s’ennuyer. Je peux aussi raconter des histoires, d’une manière très particulière, très singulière.

DR/ Amandine Giloux

 

Quelles sont vos inspirations ? 

Le premier nom qui me vient en répondant à la question, c’est Martin Parr, mais évidemment il n’est pas le seul. Ce nom me vient car il est exposé en ce moment à la galerie Manifesta Lyon, au sein de l’expo FOCUS avec la galerie parisienne Clémentine de la Ferronière. Mais pour répondre à la question des inspirations, voici une liste non-exhaustive : mon fils (always first), mes ami.es, les amoureux qui traversent ma vie, la question du genre dans la société, et des artistes dont le travail pictural me tape dans la rétine à chaque fois : David Hockney, Edward Hopper, Magritte qui m’a beaucoup accompagné dans l’adolescence, Annie Leibowitz et Sabine Weiss évidemment, j’adore aussi le travail de chromie et de composition de Sabine Rovner, et pour boucler la boucle que j’ai ouverte avec Martin Parr, je veux toujours citer Maurizio Cattelan, artiste pluriel, impertinent au possible, dont le travail de symbolisme me procure une énergie folle. 

Pourquoi vous être rapprochée de la photographie culinaire ? 

Je ne fais pas que ça, mais c’est vrai que l’alimentaire m’éclate, la gastronomie me passionne. Les grand.es chef.fes qui travaillent des éléments hyper éphémères et précieux comme les choses comestibles pour transformer un instant de dégustation en une expérience poétique unique , c’est vrai que ça m’émeut particulièrement. Alors, je photographie du culinaire pour retranscrire cette émotion.

DR/ Amandine Giloux et Oram Dannreuther

 

Un mot à propos de votre future exposition "Mange Emoi" à Arles chez Niche, le nouveau lieu d’expérimentation artistique de la décoratrice Claude Cartier ? 

Oui, Claude Cartier ouvre une maison privée à des expositions éphémères, et je suis super honorée d’ouvrir le bal ! Cela se réalise avec l’impulsion et le soutien de la galerie Manifesta Lyon, et Céline Melon. “Mange Emoi”,  c’est une série photographique dans laquelle je poursuis donc ce gimmick food qui m’anime. Je suis toujours dans cette même démarche de chahuter les codes de l’univers de la table, à travers un rapport au charnel, où chair et chair se confondent. Et ce sans compromis ! Enrobées d’absurde, d’humour et cachées derrière une forte puissance symbolique, ce sont des histoires particulières que je raconte, parfois intimes, parfois sociales, empreintes d’un regard féministe. Plus d'informations ici

DR/ Amandine Giloux


Vous allez également exposer votre série de photographie "Queer Nature" chez Poltred,
une galerie lyonnaise. Quel message souhaitez-vous faire passer avec cette série ? 

Queer Nature est une série qui s’éloigne du folklore Queer que l’on connait. Je veux juste rappeller que “queer” en anglais veut dire “weird” c’est à dire bizarre. Le queer est l’opposé total du normecore, en revanche, je crois très fort que c’est une beauté qui peut se représenter de manière multiple. A travers cette série, j’ai envie de proposer ma manière de la voir : “Queer nature” veut représenter la complexité des êtres, les endroits bizarres et faibles de chacun, que l’on ne devrait pas vouloir étouffer ou éteindre, et que l’on gagnerait à s’autoriser de les embrasser. Nous sommes des êtres soumis à des polarités, nous sommes le résultat de nos contradictions. Ce n’est pas quelque chose que je projette ou que j’invente, c’est un fait. Je veux m’amuser à donner une vision joyeuse de ces polarités. Plus d'informations ici

Quel serait votre projet photographique rêvé ? 

Ce n’est pas une question facile. Je pense que j’aimerais voyager à nouveau grâce à la photographie, continuer à rencontrer des gens intéressants, et qui me challengent. Je suis restée en France depuis que j’ai eu mon fils, et c’est très bien. Je crois que j’aimerais repartir à nouveau, dès qu’il sera grand. Par exemple, je rêve de vivre à Copenhague pendant quelques mois ou quelques années.

Instagram - Site

Propos recueillis par A.C.

X