Tania Dutel : "Être une femme qui fait du stand up est beaucoup moins dur qu’il y a quelques années"

Tania Dutel : "Être une femme qui fait du stand up est beaucoup moins dur qu’il y a quelques années"
Tania Dutel - DR/Patrick Fouque

L’humoriste née à Villefranche-sur-Saône sera ce samedi à la salle Victor Hugo de Lyon avec son nouveau spectacle "Les autres". La rédaction de Lyon Femmes a eu l’occasion d’échanger avec l’étoile montante du stand-up.

Vous parlez une nouvelle fois dans votre spectacle de sujets intimes qui peuvent parfois gêner. C’est important pour vous de parler de ces sujets-là ?

On est toujours en train de se cacher. On vit des choses et on n’en parle pas. C’est comme si c’était censé être un secret mais moi je n’ai pas envie !

Gêner donc pour mieux comprendre ?

Je ne le fais pas de façon maladroite. Je n’essaye pas de mettre les gens mal à l’aise mais parfois ils peuvent l’être.

"Les Autres", titre de votre spectacle, ce sont justement ceux qui vous inspirent pour écrire votre spectacle et mettre en avant ces sujets intimes parfois gênants. Qui sont-ils ?

C’est tout le monde. Ça peut être nous mais ça va être aussi la famille, des amis et des gens qu’on ne connait pas forcément.

On vous décrit comme une étoile montante du stand up. Vous avez commencé à 19 ans. Le fait d’être une femme a-t-il changé ou bloqué quelque chose dans votre carrière ? Il y a encore des préjugés sur les femmes humoristes ?

C’est beaucoup moins dur qu’il y a quelques années. On va dire qu’aujourd’hui on fait plutôt face à de la discrimination positive où il va toujours falloir mettre des femmes sur des plateaux d’humour. A partir du moment où on est drôle, on a quand même du travail relativement facilement. Là où ça va être plus compliqué, ce sont les sujets abordés. On peut avoir des sujets qui vont être les mêmes que les hommes mais les critiques vont être complètement différentes. On va beaucoup plus se faire insulter. Quand un homme se fait critiquer on va lui dire qu’il n’est pas drôle, nous on se fait attaquer sur notre physique, sur tout, et c’est très violent.

Comment gérez-vous justement les critiques ?

Ce n’est pas facile donc ma solution est de ne plus regarder les commentaires.

Vous êtes née à Villefranche sur Saône. L’agglomération lyonnaise c’est un peu chez vous ?

Je vis à Paris depuis que j’ai 19 ans. J’ai vécu seulement une année à Lyon où j’ai fait un an d’étude. Pour mon métier, je n’ai pas d’autres choix que d’être à Paris. Je passe parfois à Lyon et j’aime beaucoup cette ville. J’ai joué l’année dernière quatre jours de suite donc j’ai pu revisiter la ville et j’ai encore des amis sur place.

Qu’est ce que vous diriez à une jeune femme qui veut se lancer dans le stand up ?

De parler de ce qu’elle vit elle et de beaucoup jouer dans des comedy clubs !

Propos recueillis par A.D.

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