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Quand je me maquille...

Quand je me maquille...

Se maquiller, ça va plus loin et plus profond qu’appliquer des couleurs sur son visage.

Je mets mon visage de travail.
Bien sûr que j’aime aussi me faire belle pour un grand soir, pour sortir, pour séduire… Mais je peux sans problème montrer mon visage nu à mon amoureux, il le connaît bien ! Tandis qu’aller travailler sans maquillage c’est : impensable. Avec le maquillage, je mets mon visage professionnel, plus lisse, plus travaillé… Peut-être moins vulnérable en fait. 
Mariah, 29 ans, conseillère en agence bancaire, compact teint, blush poudre, gloss, deux couleurs de fard à paupières (« très fondues »), crayon à ras des cils, mascara.
 
J’unifie mon teint.
Ma mère est sénégalaise et j’ai une peau métisse qui ne supporte pas les imperfections ni la mauvaise mine : par endroits elle peut prendre des reflets mauves ou vert-jaune si j’ai manqué de soleil, du coup j’ai limite l’air malade et si j’ai eu un petit bouton, la peau met des semaines à cicatriser et à reprendre une couleur normale. Donc en plus d’un entretien et d’une hydratation régulière et conséquente, c’est fond de teint compact quoi qu’il arrive, sauf en vacances. Anna-Kady, 27 ans, assistante de production, teint compact, blush, gros trait d’eye-liner bleu très sombre.
Je joue. Est-ce que je joue à la poupée ? Est-ce que je joue à me transformer ? En tout cas le maquillage pour moi c’est quelque chose de très joyeux, de très ludique. J’aime bien essayer des choses différentes, des vernis zinzin jaunes ou verts, un trait d’eye-liner émeraude, un dégradé d’ombres à paupière lilas sur les yeux, un rouge à lèvres corail… Le secret c’est de ne pas tout mettre à la fois ! 
Prisca, 24 ans, élève ingénieur du son, une boîte à maquillage presque aussi grande qu’un coffre à jouets.
 
 
 
 
Je me trouve belle et je me fais belle.
Quand j’étais petite, j’étais allergique à tout, couverte d’eczéma. Après j’ai eu de l’acné. Tu parles d’une fille à fleur de peau ! Vers les 20 ans j’ai enfin rencontré un dermatologue qui a pris mes problèmes au sérieux, et alors que je me décapais-désincrustais-exfoliais-désinfectais, il m’a conseillé de me traiter par la douceur, en m’expliquant que je ne faisais qu’enflammer de plus en plus ma peau sensible. Révélation. J’ai changé mon alimentation, j’ai arrêté de fumer, je me suis mise à me faire du bien – dès que je suis trop speed, ma peau me le dit – et j’ai adopté des produits très doux et de l’Homéoplasmine. Le maquillage, c’est le plaisir d’un soin supplémentaire, un merci à ma peau que je protège de toutes les agressions. Cela dit je n’en mets pas des tonnes non plus, un jour une copine m’a même demandé : « Mais tu te maquilles, toi ? ! » d’un air incrédule. Oui tous les jours. C’est un moment que j’aime bien, le maquillage du matin, me regarder dans le miroir avec plaisir, après toutes ces années à me trouver moche et désespérer. 
Katie, 28 ans, webmaster, une crème hydratante teintée, un blush poudre qu’elle pose aussi sur les paupières, un rouge à lèvres léger, du mascara, le tout en version hypoallergénique « mais il faut tester, précise-t-elle, parce qu’il y a des trucs “bio” ou “hypo” qui déclenchent des réactions quand même ».
 
J’habille mon visage.
À part quelques exceptions, comme aller à la gym ou sortir le dimanche matin pour acheter les croissants, me maquiller pour moi participe du même réflexe que m’habiller. Je mets peu de produits, mais si je ne le fais pas il me semble que je suis nue. Est-ce que c’est une question de code social ? Camille, 25 ans, stagiaire dans une banque, toujours une bonne crème de jour, un rouge à lèvres léger et du mascara.
Je me vieillis. Sans maquillage j’ai l’air d’avoir 16 ans et c’est l’âge de certains de mes élèves ! Cela dit il y a des filles parmi eux qui se maquillent plus que moi… Et mieux. Mais pas dans le même style.
Luana, 26 ans, prof d’italien, crème de jour teintée, blush, un peu de poudre, crayon à yeux au ras des cils, rouge à lèvres transparent, mascara.
 
Je me fabrique une bonne mine.
Dans la vente on ne peut pas se permettre d’avoir l’air fatigué mais au bout d’une semaine sur ses jambes, eh bien, on l’est. Un jour je me suis fait maquiller professionnellement et c’est là que j’ai découvert le miracle du fard pêche autour de l’œil et du point d’anticernes dans le coin externe : ça ouvre le regard. Ça et le recourbe-cils, j’ai l’air en forme même en fin de samedi de soldes. 
Hélène, 34 ans, vendeuse de prêt-à-porter, illuminateur de teint, blush, a toujours un teint compact sous la main pour les retouches, fard pêche et anticernes, crayon khôl, fard taupe, ne met pas de mascara mais se teint les cils et les recourbe.
 
Je me planque.
J’ai une vilaine peau due à des années d’acné. Encore maintenant, surtout avant mes règles, j’ai plus de boutons qu’une fille de mon âge et quand j’en ai un j’ai l’impression qu’on ne voit que ça. Alors je suis devenue la reine du camouflage, avec application d’une petite pâte verte sur la rougeur, fond de teint, fixation à la poudre légère. Et ça c’est comme un « fond » qui laisse apparaître mon vrai visage, que je maquille ensuite de façon plutôt naturelle… Je me cache pour me révéler, en fait. 
Karine, 32 ans, dentiste, en plus des produits de teint : un blush rose, des marron et taupe fondus pour la paupière, du mascara, un rouge à lèvres léger.
 
Je me regarde dans les yeux.
J’ai les yeux marron, et je me maquillais un peu n’importe comment jusqu’à ce que j’aie un vrai choc. Il faut dire que mon père est marocain, quand j’avais 4 ans il est reparti dans son pays et il est mort dans un accident de la route. J’ai eu des contacts avec ma famille marocaine, mes oncles tantes et cousins, mais j’ai été élevée par ma famille maternelle. Un jour je me suis fait maquiller sur un stand dans un grand magasin, et la maquilleuse m’a dit : « Sur vos yeux il faut mettre du bleu marine. » Bon pourquoi pas ? Et je me souviendrai toute ma vie du contact du tout petit pinceau biseauté qui traçait une sorte d’eye-liner épais et poudré dans l’aile de la paupière. La fille m’a dit : « Qu’est-ce que vous en dites ? » J’ai ouvert les yeux, je me suis regardée dans le miroir, et là j’ai vu… les yeux de ma famille marocaine. Les yeux de mes tantes et de mes cousines. Les yeux qui avaient vu mon père. Je me suis mise à sangloter, la maquilleuse ne savait plus où se mettre, et je hoquetais : « Non non ça me fait du bien en fait. » Tout a dégouliné, je suis rentrée chez moi je ne sais pas très bien comment, mais avec le fard bleu marine dans un joli petit sac, et depuis je me maquille toujours comme ça. Et on me dit que j’ai des yeux magiques. 
Fanny, 31 ans, décoratrice, teint compact, jamais rien sur les lèvres même pas du gloss, jamais de fard à joues, fard à paupières bleu marine ou indigo posé comme un eye-liner sur la paupière supérieure, beaucoup de mascara.
 
Je m’affirme.
Je me maquille très peu, j’ai la chance d’avoir une peau qui n’en a pas besoin, mais je me suis mise à porter des rouges à lèvres très rouges, le plus souvent mats, comme si la couleur venait directement de mes lèvres. Ça illumine tout le visage, on ne voit que ça, quand je parle les gens regardent ma bouche d’un air fasciné, je ne sais pas s’ils m’entendent mieux mais en tout cas manifestement ça les intéresse que je parle… 
Stella, 28 ans, avocate, parfois un peu de vaseline sur les paupières et du mascara, mais le plus souvent que du rouge à lèvres.
 
Je me mets en valeur.
Pour moi le maquillage c’est souligner ce qui est déjà là. Mes yeux ont l’air plus bleus, mes lèvres plus pulpeuses, mon teint plus lisse. C’est une mise en beauté que mon homme apprécie et aussi une façon de me mettre en lumière. J’aime être vue, j’aime qu’on me regarde. 
Léone, 25 ans, décoratrice, illuminateur de teint, blush crème, khôl marine qu’elle laisse dégouliner en smoky eye, mascara, « peu le jour sinon ça durcit ».
 
Je prends soin de moi.
J’ai l’impression que mon visage aime les gestes du maquillage : le petit massage de la crème teintée, la caresse du pinceau qui dépose le blush, les paupières qui bougent doucement sous l’application du fard… Le démaquillage le soir ça participe aussi de ça, d’ailleurs moi qui détestais ça je me suis mise à faire durer, un lait longuement massé sur lequel on applique les paumes des mains qu’on décolle vite, puis même chose avec un mouchoir en papier, une lotion parfumée sur un coton doux… D’ailleurs je ne sais pas si ce sont les produits ou le simple fait de les appliquer mais même sans make-up, depuis que je fais ça, ma peau est beaucoup plus belle. 
Hannah, 34 ans, restauratrice, crème teintée, blush, fard à paupières kaki, crayon, mascara, transparent à lèvres et beaucoup de démaquillants.
 
 
Source : cosmopolitan.fr