Naïs Pirollet à un mois de la finale du Bocuse d’Or à Lyon : "Je pense cuisine, je vis cuisine, je dors cuisine !"

Naïs Pirollet à un mois de la finale du Bocuse d’Or à Lyon : "Je pense cuisine, je vis cuisine, je dors cuisine !"
Cole Millard, Naïs Pirollet et Edouard Loubet - © Agence Camille Carlier

La France va-t-elle de nouveau triompher ?

La grande finale du Bocuse d’Or se déroulera les 22 et 23 janvier lors du Sirha (Salon International de la Restauration et de l’Hôtellerie) de Lyon. Ce sont en tout 24 pays qui tenteront de décrocher ce trophée remporté en septembre 2021 par Davy Tissot et son équipe. C’est d’ailleurs Naïs Pirollet, diplômée de l’Institut Paul Bocuse et en charge du développement des recettes au sein de la Team France il y a deux ans, qui portera les espoirs du drapeau tricolore. A un mois du coup d’envoi de la grande compétition et en pleine préparation intensive, la jeune femme de 25 ans a répondu à nos questions.

Lyon Femmes : Quel est votre état d’esprit à un peu moins d’un mois de la finale du Bocuse d’Or ?

Naïs Pirollet : Hyper concentrée. Pour ça, je ne veux rien laisser au hasard. Il faut tout anticiper et ça demande d’être extrêmement vigilante. C’est la dernière ligne droite. Je pense cuisine, je vis cuisine, je dors cuisine ! On peaufine actuellement les recettes et on va enchaîner les blancs avec mon commis Cole Millard et mon coach officiel Edouard Loubet. On va se mettre dans les conditions du réel en minutant chaque geste. On a 5h30 pour réaliser un plateau autour de la lotte, des moules et de la Saint Jacques avec ses garnitures et un menu mono produit autour de la courge à destination de l’éveil au goût des enfants.  On s’entraîne de manière continue. Puis c’est la dégustation et le débrief avec des chefs de la Team France pour affiner, repenser et améliorer si besoin…. Il ne faut rien laisser au hasard. Les journées sont longues et denses. Mais tout le monde est très impliqué.
 
LF : Un stress supplémentaire de se dire que la France est tenante du titre et qu’il faut faire aussi bien voire mieux ?

NP : C’est bien sûr une grosse pression de représenter son pays. Je ne vais pas dire que c’est facile. Mais mes expériences passées au sein de la Team France me permettent de mettre à profit tout ce que j’ai appris. J’ai passé deux ans dans l’équipe aux côtés du chef Davy Tissot. Du coup je prends ça comme un avantage. Je connais ce concours de l’intérieur. Maintenant c’est moi qui suis dans le box et je n’ai qu’un objectif : donner le meilleur de moi-même.  
J’aime l’adrénaline du concours, de la compétition ! C’est une expérience unique que l’on vit à 100%. Mais mon but premier c’est avant tout de prendre du plaisir avec mon équipe.  
 
LF : Vous allez notamment devoir réaliser une épreuve consacrée aux enfants : un menu autour d’un mono produit (la courge). Les enfants sont-ils le public le plus exigeant pour manger ?

NP : Travailler autour de l’éveil au goût des enfants est un très beau sujet. C’est un enjeu majeur au sein de nos sociétés.
Ce n’est pas évident car il faut à la fois être gourmand et ludique. Je ne dirai pas que les enfants sont plus exigeants. C’est juste une approche différente. Il va falloir faire preuve d’imagination et mettre la technique au service de la simplicité. Et ça c’est le plus dur !

Propos recueillis par A.D.

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