Avec son spectacle engagé et décapant, "Femme de mère en fille depuis que l'Homme est homme", en représentation cette semaine pour quatre soirs à l'espace Gerson, cette nouvelle humoriste va vous étonner... et faire beaucoup rire ! A quelques jours de son passage lyonnais, Lyon Femmes l'a interviewée.
Lyon Femmes : Vous avez la double casquette d'humoriste et d'attachée parlementaire. Est-ce des rôles contradictoires ou complémentaires ?
Emma Loiselle : C'est absolument complémentaire ! Ça me permet à la fois d'être dans l'ombre, toute la semaine à l'Assemblée, et dans la lumière, en fin de semaine, quand je suis sur scène. J'essaie de mettre en lumière le ou la député pour qui je travaille, en préparant des notes sur des sujets qu'il ou elle ne connaît pas forcément, en ayant des idées sur comment communiquer... et puis après, je me les applique (rires) !
LF : Vous êtes également une ancienne avocate. Y a-t-il des similitudes entre plaider devant une audience et jouer face à un public ?
E. L. : Il y a des similitudes mais, en même temps, c'est assez différent aussi. L'ambiance n'est pas du tout la même ! Je ne vais pas dire qu'un public est acquis à notre cause quand il vient voir un spectacle, mais des gens qui paient leur place et qui prennent le temps de venir, ils ont souvent envie de rire et c'est plus facile. Cependant, il faut être intéressant dans les deux cas !
LF : Vous produisez votre premier spectacle. Pouvez-vous nous le présenter ?
E. L. : C'est un spectacle drôle dans lequel je parle de tout un tas de sujets de sociétés. Des sujets légers comme les sacs poubelles, l'adolescence... et des sujets beaucoup plus sérieux. Je vais parler du plaisir féminin, du don d'organes, de la coupe menstruelle... Je fais aussi énormément de jeux de mots... On passe un bon moment !
LF : Vous parlez effectivement de nombreux sujets féminins. Peut-on dire qu'il s'agit d'un spectacle féministe ?
E. L. : C'est un spectacle féministe, déjà du fait que je suis une femme qui monte sur scène et qui prend la parole. On pense que ce sont des sujets exclusivement féminins, mais je ne crois pas. Je pense, par exemple, que la coupe menstruelle intrigue beaucoup les hommes de ma génération et c'est d'ailleurs souvent ce sketch (que l'on peut regarder sur Youtube), assez trash, qui les fait rire et les convainc à venir voir mon spectacle. Le plaisir féminin, j'espère que ça les intéresse aussi (rires) !
LF : Vous abordez des sujets plus sensibles aussi, comme l'excision...
E. L. : Oui, ça fait partie du sketch sur le plaisir féminin. Je trouve que c'est important d'en parler. Il n'y a pas vraiment de vannes, c'est plus un prétexte à une allitération en x. Mais ça permet surtout de faire réfléchir, en fait.
LF : Vous évoquiez le terme "trash" plus tôt et d'ailleurs, votre spectacle est déconseillé au moins de 16 ans. C'est un parti pris ?
E. L. : C'est pas interdit, c'est juste déconseillé et ça n'empêche pas à des parents de venir avec leurs enfants. C'est juste qu'il faut avoir une certaine ouverture d'esprit. Déjà pour les sujets que j'aborde, comme le don d'organes qui peut crisper certaines personnes... Si ce sont des sujets dont on ne parle pas en famille, cela peut être frustrant de les entendre lors du spectacle.
LF : Vous jouez quatre soirs cette semaine à Lyon, où vous avez vécu quand vous étudiez le droit. Que représente notre ville pour vous ?
E. L. : Oui, j'ai étudié à la fac de Lyon 3. Ça reste de bons souvenirs et le vrai début de la vie étudiante pour moi, à la fois festive et intellectuelle. J'ai aussi déjà joué plusieurs fois, notamment à l'espace Gerson, et c'est, depuis que je suis humoriste, encore de meilleurs souvenirs car le public lyonnais est excellent ! Il y à Lyon une vraie culture du café-théâtre et les gens ont les codes, ils savent qu'ils peuvent rire à voix haute, ils peuvent applaudir quand ça leur plaît... Ça donne une toute autre couleur au spectacle !
Propos recueillis par D. S.
Représentations les mercredi 14, jeudi 15, vendredi 16 et samedi 17 décembre à l’Espace Gerson, Lyon 5e. Spectacle à 20h30 (21h15 samedi). Déconseillé au moins de 16 ans.