QUE REVELENT NOS BAISERS ?

QUE REVELENT NOS BAISERS ?

Il y a autant de baisers qu’il y a d’amoureux… Mais le point commun entre tous, c’est d’être un joli prélude à la romance - ou l’aventure- à venir.

Toutes vos belles (et vos moins belles) histoires n’ont-elles pas commencé par un baiser ? S’il contient de belles promesses, il est aussi objet de mystères et porteur de symboles. Découvrez les secrets de nos baisers.

Histoire du baiser
 
L’origine du baiser remonterait à la préhistoire, où il correspondait alors au geste que faisait la mère pour nourrir ses bébés : après avoir prémâché la viande, elle transmettait cette bouillie à ses enfants de la bouche à la bouche (bon appétit).
Si le baiser apparaît pour la première fois dans la Bible et se généralise dans l’Antiquité, il est alors surtout social, signe d’une égalité entre individus au sein d’une même strate de pouvoir. Ce n’est qu’à la Renaissance qu’il prend peu à peu son sens actuel, empreint d’attachement profond et d’amour…
 
A quoi ça sert, d’embrasser ?
 
Alors qu’on croyait que la différence fondamentale entre notre sexualité et celle des animaux était l’intention systématique de reproduction, les bonobos sont venus nous prouver le contraire. Si eux aussi sont capables de faire l’amour « just for fun », qu’est-ce qui fait alors que nous ne sommes pas des bêtes ? Réponse des spécialistes : les caresses, et les baisers… Pourquoi s’embrasse-t-on ? Sentir l’haleine et la salive de son partenaire serait un moyen, sans doute pour compenser notre absence de « flair », de récolter des informations biologiques et chimiques à son sujet. De plus, les hormones libérées pendant un baiser permettraient d’établir un lien fort avec son partenaire, tout en créant l’excitation sexuelle propice à un rapport…
 
S’embrasser ou pas, that is the question…
 
Mais le baiser n’est pas qu’une sombre affaire d’hormones et de chimie. La culture vient y mettre son grain de sel, et on n’embrasse pas à Paris comme on embrase à Dubaï. Petit tour du monde des permis de s’embrasser : en Afrique noire, les baisers varient d’une tribu à l’autre. Dans certaines d’entre elles où l’on considère que l’âme se loge dans le souffle, on évite de s’embrasser pour ne pas y laisser son âme ou avaler celle de l’autre.
En Chine et au Japon, le baiser est considéré comme faisait partie intégrante de l’acte sexuel, et ne s’échange donc pas en public.
Idem en Inde, où les baisers ont longtemps été bannis des films de Bollywood.
En 2006 en Indonésie, plus grand pays musulman au monde, une loi locale dans la banlieue de Djakarta  est venue limiter la durée des baisers en public à cinq minutes, exposant les amoureux un peu lents à des poursuites ! A Dubaï, c’est un couple de britannique qui a fait les frais de cette raideur : pour s’être embrassés furtivement dans un restaurant alors qu’ils n’étaient pas mariés, ils ont été condamnés à un mois de prison ferme par les autorités locales. 
 
Certains amoureux attendront donc l’intimité de quelques murs pour se murmurer, selon la jolie expression d’Edmond Rostand, ce « secret qui prend la bouche pour oreille. »
 
Quelques chiffres sur le baiser
 
90 : c’est le pourcentage de détails dont on se souvient concernant notre premier baiser, selon la chercheuse Sheril Kirshenbaum ( « The Science of Kissing »). Ce souvenir serait beaucoup plus précis que celui de notre premier câlin.
 
1896 : c’est la date du premier baiser de cinéma. Il apparaissait dans le film « The kiss » et avait alors fait scandale (alors même qu’on ne pouvait distinguer le moindre bout de langue.)
 
7000 : c’était en euros la somme nécessaire à la réalisation d’un film sur le désormais culte « baiser de Marseille ». Mais si, vous connaissez ! Ce baiser entre deux étudiantes immortalisé par Gérard Julien (AFP) lors des manifestations anti-mariage pour tous du 23 octobre dernier. Une collecte a été mise en place sur Internet et la somme requise a été réunie, donnant bientôt naissance à un docu signé Valérie Mitteaux.
 
 
credit photo : Robert Doisneau
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